24 février 2012

Presque partout, dans la zone euro, l’austérité accroît l’endettement public

À droite on essaie de faire croire que, grâce à Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, l’on commence à maîtriser la situation dans la zone euro. Pourtant, les résultats obtenus par les politiques d’austérité mises en œuvre sont édifiants. Tous les pays en grande difficulté et soumis aux prétendus plans d’aide de l’Union européenne et du FMI s’enfoncent dans 
la récession, subissent un appauvrissement sans précédent, sont accablés par le chômage, atteints dans leur dignité même.

Depuis le début de la crise, le produit intérieur brut (PIB) de la Grèce a baissé de près 
de 20 %. La croissance portugaise s’effondre de mois en mois. En Espagne, elle a baissé de 0,3 % au dernier trimestre 2011 après un zéro pointé au deuxième. Celle de l’Irlande pique aussi du nez. L’Italie affiche un -- 0,7 % 
après un -- 0,2 % au 2e trimestre.

Le taux de chômage suit la pente inverse. Il frôle les 23 % en Espagne, dépasse 19 % en Grèce, se maintient autour de 14,5 % en Irlande, approche les 14 % au Portugal…

Cet affaissement ne profite pas aux pays les plus puissants qui ne sont pas eux-mêmes épargnés par les mesures d’austérité. L’Allemagne elle-même en est affectée, subissant à l’image des pays de l’Europe 
du Sud un recul de 0,2 % de sa croissance 
fin 2011. Chez son voisin, l’Autriche, elle baisse de 0,1 %. En Finlande, elle est atone. La Belgique et les Pays-Bas sont en récession depuis le deuxième trimestre 2011.

La France enregistre un petit + 0,2 % au dernier trimestre 2011. Elle fait mieux que l’Allemagne mais pour des raisons particulières liées 
aux exportations d’Airbus et aux achats anticipés d’automobiles par les entreprises juste avant la hausse de certaines taxes. Ces purges ne permettent pourtant pas de redresser
les comptes publics.

La dette publique au sein de la zone euro a très légèrement diminué 
au 3e trimestre 2011. Malgré cela, elle a augmenté de 4,2 points en l’espace d’un an.
 En France, elle baisse certes en fin d’année, mais elle reste supérieure à son niveau de début d’année. En Grèce, en un an, elle est passée 
de 138,8 % du PIB à 159,1 %, en Irlande 
de 88,4 % à 104,9 %, en Espagne, de 58,7 % à 66 %, au Portugal, de 91,2 % à 110,1 %. Il y a eu 751 000 chômeurs de plus en 2011 dans l’euroland. C’est cela, le bilan de Merkozy.

Il est temps de changer de cap. L’on ne s’en sortira pas en promettant la « rigueur dans la justice ». Si l’on veut sortir la France et l’Europe 
de la crise, il faut tourner le dos résolument 
à la rigueur, en tout cas vis-à-vis des travailleurs et des populations. C’est plus efficace que 
de faire risette à la finance, l’histoire des trente dernières années le montre amplement.

Pierre Ivorra, l'Humanité

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