29 mai 2011

LE LIVRE : LE PACTE DES RAPACES

Dans l’indifférence quasi générale, dans le silence et le secret des instances européennes, un grave et dangereux scénario contre les peuples a été écrit : un Pacte diabolique baptisé « Pacte pour l’Euro plus » , anciennement « Pacte pour la compétitivité ».

Il engage la vie des familles populaires et celle des générations à venir. Pourtant il est caché. C’est un pas au-delà du Traité de Lisbonne pour constitutionnaliser des politiques antisociales qui devront être déclinées dans un plan national de réformes dans chaque pays.

On n’imagine pas l’extrême gravité des projets en cours. Voilà pourquoi Patrick Le Hyaric a entrepris de le révéler et de le décrypter dans ce livre.

Patrick le Hyaric est directeur de l’Humanité et de l’Humanité Dimanche. Il est également député européen, Vice-président du groupe de la Gauche unitaire européenne, Gauche verte nordique, membre des commissions emploi, affaires sociales et spéciale crise du Parlement européen.

Prix 6 €, édition l’Humanité

LE PACTE DES RAPACES

Connaissez vous le contenu du « pacte pour l’Euro plus » ? Non sans doute. Peut être avez-vous déjà entendu parler vaguement de son ancienne appellation « le pacte pour la compétitivité ».

Ce pacte adopté par le Conseil européen et la commission européenne les 25 et 26 mars avec le soutien des grands groupes financiers est pourtant un texte fondamental qui détermine et déterminera encore plus les politiques sociales et économiques des pays européens. L’austérité des peuples est marquée au « fer rouge » dans ce texte trop méconnu.

Le silence médiatique qui entoure ce « pacte des rapaces » est impressionnant. Alors que chacun est informé à la minute du moindre pas effectué par un DSK par un seul débat n’a été organisé sur les radios et télévisions publiques sur le contenu, et surtout sur les conséquences de l’application de ce texte pour tous les peuples européens. La censure, sur ce sujet, comme sur d’autres malheureusement est totale.

Patrick Le Hyaric, député au parlement européen a eu la bonne idée de dévoiler les différents articles de ce texte, de les commenter, et d’y ajouter des contributions éclairantes sur ce pacte comme la déclaration du CES (Conseil Européen des Syndicats) dans un livre remarquable qui se lit aussi facilement et agréablement qu’un roman policier dans une édition cartonnée permettant d’en faire plus facilement un livre de référence.

Pourtant comme le dit l’auteur « le pacte des rapaces » n’est pas le titre d’un film inédit d’Alfred Hitchcock, mais il s’agit bien d’un projet politique et économique élaboré sous la houlette de Mme Merkel et M. Sarkozy aux conséquences à venir terribles pour les peuples qui a besoin d’être connu…et combattu. A lire et faire lire absolument, il en va de notre devenir à tous.

18 mai 2011

L’Europe doit changer de politique

Le congrès de la Confédération européenne des syndicats a lancé  un appel à résister à l’austérité, mais aussi 
à ne pas sombrer dans l’euroscepticisme.

Athènes (Grèce),envoyée spéciale. La résolution a été rédigée et votée en urgence, hier, lors de la première journée du congrès de la Confédération européenne des syndicats, qui se déroule à Athènes jusqu’à jeudi. Il s’agissait, en fait, de faire parvenir aux ministres des Finances de l’Union européenne, qui vont participer au sommet Ecofin aujourd’hui, un appel à retrouver la raison, à ne pas s’engouffrer dans la voie sans issue que constitueraient de nouvelles mesures d’austérité et à considérer que le chemin de la croissance passe par des mesures sociales (voire ci-dessous).

Dans cette Europe, « les travailleurs ne comptent pas ! » lance un délégué, tandis que se multiplient les interventions qui condamnent avec virulence le pacte euro plus. Un syndicaliste grec raconte comment la soumission de son pays au FMI a provoqué une baisse de 50 % des salaires dans le secteur public. Et aujourd’hui, harangue-t-il, « on veut étendre à l’Europe entière les recettes appliquées à la Grèce » !

Colère des travailleurs

«L’UE traverse une crise de légitimité. Les populations n’y croient plus », explique à son tour Franck Bsirske (DGB, Ver.di, Allemagne), qui dément au passage l’idée que l’Allemagne s’en sortirait mieux que d’autres grâce à ses exportations. « Les exportations s’envolent en Irlande et pourtant mon pays s’enfonce dans la crise », ajoute Jack O’Connor (Ictu, Irlande). Chacun reflète à sa manière un sentiment de grande colère face au mur que dressent les gouvernements européens, y compris sociaux-démocrates, contre les droits sociaux. « Il faut arrêter ce rouleau compresseur », assure Claude Rolin (CSC, Belgique).

Les mots sont durs. Mais l’inquiétude ne laisse pas place au découragement. Car la CES se refuse à verser dans l’euro-scepticisme, qui fermerait toute perspective à l’idée même de lutter pour un « protocole social » et nourrit la montée des partis nationalistes. Beaucoup de délégués, comme Luc Bérille, au nom de l’Unsa-CFDT, appellent à ne pas se laisser tenter par le repli national.

C’est aussi le leitmotiv de John Monks, qui considère que les syndicats doivent lutter contre « la montée des euroscepticismes et de la droite nationaliste qui ravageront l’UE et ses voisins s’ils devaient un jour arriver au pouvoir ». Si le secrétaire général de la CES répète qu’il faut résister au pacte euro plus, il assure aussi que les syndicats doivent rester « pro-européens », porter la proposition d’une taxe sur les transactions financières, revendiquer l’harmonisation fiscale, débattre du salaire minimal. « Résister pour rebondir », c’est aussi la proposition de Bernard Thibault (CGT, France), pour qui le pacte euro plus « impose de passer à une étape supérieure de coordination de notre syndicalisme ». Dans ce cadre, ajoute-t-il, « la question des salaires devrait être un axe fort ». C’est, à n’en pas douter, le débat à venir du congrès.

Pour changer l’Europe

Le Congrès a adopté hier une motion d’urgence adressée aux ministres des Finances qui se réunissent aujourd’hui, avec le FMI, dans le cadre du sommet Ecofin. Considérant que « les mesures d’austérité ont plus encore plongé l’économie grecque dans la récession », les congressistes proposent d’autres solutions : des prêts aux pays en difficulté au taux aussi bas que celui de la Banque centrale européenne ; la fin des privatisations ; une « stratégie d’investissements publics » ; un étalement des conditions de réduction des déficits publics ; la « reconnaissance de l’autonomie des partenaires sociaux » et l’exclusion « des recommandations en matières de salaires dans le régime de sanctions ».