16 septembre 2011

DANEMARK : VICTOIRE DE LA GAUCHE !

La sociale-démocrate Helle Thorning-Schmidt, qui a ramené la gauche danoise au pouvoir, devrait gouverner le pays

En créant un "Bloc rouge" avec ses alliés de gauche, elle a su provoquer l'alternance, exploitant aussi les difficultés économiques que le Danemark traverse comme la plupart des pays développés.

Le "Bloc rouge" a obtenu 92 des 179 sièges du Folketing, le parlement danois.

Depuis 2001, le DF dirigé par Pia Kjaersgaard constituait un allié parlementaire clé du gouvernement minoritaire, auquel il a notamment imposé des mesures contre l'immigration parmi les plus restrictives d'Europe en échange de son soutien.

Mme Kjaersgaard dont le parti, avec 22 députés, a perdu trois sièges depuis 2007, a reconnu qu'il fallait désormais "se considérer dans l'opposition".

Mais la victoire personnelle de Mme Thorning-Schmidt, qui est la belle-fille de l'ex-leader travailliste britannique Neil Kinnock, est surtout le fruit des progrès effectués par d'autres partis de gauche qu'elle a réussi à fédérer dans son sillage.

Son parti Social-démocrate obtient en effet 44 sièges, soit son plus mauvais score depuis 1906.

Au contraire, les Rouges-Verts (extrême-gauche) font plus que doubler le nombre de leurs élus (12) et les Sociaux-libéraux en gagnent 8 de plus (17).

Helle Thorning-Schmidt, 45 ans, devrait être la première femme à gouverner le Danemark.

Née dans une banlieue de Copenhague, fille de parents divorcés, Helle Thorning-Schmidt est venue à la politique dès ses années de lycée, s'engageant contre l'apartheid en Afrique du Sud et pour l'ANC de Nelson Mandela.

Après des études de science politique au Danemark et au Collège européen de Bruges, elle entre au Parti social-démocrate danois et est élue en 1999 au Parlement européen. C'est aussi à Bruges qu'elle rencontre son futur mari, Stephen Kinnock, fils de Neil Kinnock, ancien dirigeant du Parti travailliste britannique et ex-commissaire européen, qui occupe lui-même des fonctions de dirigeant au Forum économique mondial.

Lors de son ascension politique, Helle Thorning-Schmidt a dû lutter contre son image de femme aisée issue des classes supérieures et expliquer pourquoi elle avait inscrit sa fille aînée dans une école privée.

Ses goûts en matière vestimentaire, ses sacs à main haut de gamme lui ont valu le surnom de "Gucci Helle". Un surnom qui a eu le don de faire sortir de ses gonds cette femme habituellement maîtresse de ses émotions. Un député en a fait l'expérience à ses dépens: "Ne m'appelez pas 'Gucci' simplement parce que lorsque je sors, je ne ressemble pas à un sac de merde comme vous."

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