15 février 2011

L'ALLEMAGNE VEUT IMPOSER SA POLITIQUE ECONOMIQUE

ANGELA MERKEL, CHANCELIERE ALLEMANDE, REINE DU PETROLE EN EUROPE


Ces dernières semaines, Angela Merkel et les dirigeants allemands ont expliqué le sens qu’ils donnent au terme de « compétitivité ».
Ils proposent à leurs partenaires d’adopter un programme comportant notamment la création d’une base de calcul commune pour l’impôt sur les sociétés, la suppression de l’indexation des salaires sur les prix et le recul de l’âge de la retraite. Ils préconisent en outre l’adoption de mécanismes de plafonnement de l’endettement, tels que ceux inscrits dans la Constitution fédérale.

Si on s’en tenait à ces seuls éléments, on pourrait considérer que la France est au top dans la course à la compétitivité. Mais les dirigeants allemands en veulent plus. Notre pays est entré dans la crise avec un défi cit budgétaire d’environ 4 % de son PIB, alors que les comptes de nos voisins allemands étaient à l’équilibre.
À la sortie de la récession, notre déficit est monté à près de 8 %, contre 3,5 % pour l’Allemagne.

Berlin, qui entend le porter à moins de 3 % en 2011, trouve inacceptable que les autres n’en fassent pas autant, considérant que sans cette discipline, la possibilité de maintenir un euro au cours élevé sera diffi cile et l’équilibre de la zone continuera d’être menacé. Aussi, lorsque le ministre des Affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle, affirme : « Nous voulons utiliser la crise comme chance pour effectuer un grand pas en termes d’intégration » en Europe, il ne propose pas de réaliser une convergence par le haut, un rattrapage des pays les plus puissants par les plus faibles.

 Il s’agit, après la crise, de créer les conditions d’une relance de la rentabilité des capitaux dominants par la réduction du coût du travail et la baisse de la dépense publique. En France, l’équipe de Nicolas Sarkozy ne voit pas les choses autrement. Son invitation à se rapprocher du modèle de compétitivité allemand n’a pas d’autre sens. Nos dirigeants ont l’illusion qu’ils vont pouvoir ainsi tirer l’épingle du jeu pour nos propres grands groupes.
Le capitalisme français a encore davantage besoin que son homologue outre-Rhin de bénéfi cier du soutien des marchés fi nanciers et des agences de notation. Pour conforter sa place de champion de l’exportation des capitaux en Europe, il doit à tout prix obtenir des fonds de pension et d’investissement anglo-saxons qu’ils placent leur argent dans les titres de la dette publique et à la Bourse de Paris. Mais ce projet, loin d’affi rmer une ambition pour la France, n’est rien d’autre qu’une vulgaire capitulation devant les intérêts des « konzerns » outre-Rhin.

Ce corset de fer qu’on veut imposer aux peuples ne peut que renforcer la domination allemande, il risque à terme de tuer l’Europe.

Pierre ivorra pour l'Humanité

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