Les dernières restrictions budgétaires imposées par la crise financière entraînent en Italie un démantèlement des garanties sociales et fragilisent, par effet de ricochet, l’égalité des chances entre les hommes et les femmes.
Silvio Berlusconi et son ministre des Finances Giulio Tremonti donnant une conférence de presse à Rome le 12 août 2011 pour présenter le nouveau plan de rigueur draconien de 45,5 milliards d'euros sur deux ans
Silvio Berlusconi et son ministre des Finances Giulio Tremonti donnant une conférence de presse à Rome le 12 août 2011 pour présenter le nouveau plan de rigueur draconien de 45,5 milliards d'euros sur deux ans
Par Sabina Ambrogi, pour TV5
Ces derniers temps, on peut noter trois phénomènes saisissants. L’un, d'envergure nationale faisant empirer une situation déjà très défavorisée et les deux autres, plus ponctuelles agissant ça et là dans le pays, révélant une régression inquiétante.
Ces derniers temps, on peut noter trois phénomènes saisissants. L’un, d'envergure nationale faisant empirer une situation déjà très défavorisée et les deux autres, plus ponctuelles agissant ça et là dans le pays, révélant une régression inquiétante.
- 1. L'augmentation de l'âge de la retraite des femmes de 60 ans à 65 ans, rapportant 4 milliards d'euros au budget de la nation. Cet apport financier, fourni par le travail des femmes, a été destiné à assainir des trous budgétaires nationaux.
- 2. Des changements dans le rôle octroyé aux « Consultori». Ces dispensaires, où l'on visait une maternité responsable - conquête des années 70 - seraient censés devenir des centres de prévention et de dépistage des maladies.
- 3. Des fermetures de centres « anti-viol », où les femmes qui ont subi des violences bénéficient d’un accompagnement pour retrouver dignité et vie sociale.
- LA RETRAITE : LE PETIT TRESOR VOLE AUX FEMMES
Par tradition et culture, l'Italie a confié aux femmes une série de tâches, du soin des enfants jusqu'au soin des personnes âgées, qui, elles, devraient être l'objet de services fournis par l’État.
En échange de ce « dévouement » à la croissance de la nation (et au travail des hommes), l’État a voulu donner une prime aux femmes, en leur accordant le droit de partir à la retraite cinq ans avant les hommes, c’est-dire à 60 ans.
Dernièrement, par souci d’égalité entre les sexes, l 'Union européenne a imposé des paramètres communautaires qui ont obligé l'Italie à faire passer l’âge de la retraite à 65 ans pour les femmes. Un texte que le parlement a voté très rapidement.
Emma Bonino, présidente adjointe du Sénat, leader du Parti radical et ancienne commissaire européenne, qui a pris part aux batailles fondamentales comme le référendum sur l'avortement et le divorce, explique comment les quatre milliards d'euros économisés avec l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes destinés, à l'origine, à améliorer les conditions d'accès au travail pour les femmes ont été utilisés pour remplir les trous du budget national.
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